Les pointus de Sanary et le métier de Sardinaïré
Le pointu est une embarcation bien adaptée à la pêche aux sardines de prime (sardines capturées à la nuit commençante) ou d’aube (sardines pêchées au lever du soleil).
Plusieurs pêcheurs, alors nommés sardinaïré , pratiquaient cette pêche particulière à Sanary. Le sardinal (nom du filet) était roi et prioritaire par rapport aux autres pêches comme le trémail ou l’entremaille.
Cette pêche se pratique par beau temps, souvent après 2 jours de mistralade ou léventade (après le Mistral ou le vent d’est), en respectant aussi les quartiers de lune.
Le sardinal une fois calé, le pointu reste alors amarré sur le filet et dérive avec celui-ci durant la calée, d’une heure environ.
Lors de grosses prises, et dès l’arrivée au port, une solidarité s’instaurait pour démailler rapidement ce poisson fragile.
Aujourd’hui, André BERENGER perpétue encore cette tradition avec son pointu La Sauvageonne.
L’évolution des techniques, comme la pêche au lamparo dans les années 60, fera peu à peu disparaître ces méthodes traditionnelles.
Le lamparo désigne en provençal un pharillon, un réchaud-lampe suspendu à l’avant du bateau ; plus précisément, c’est un canot-lampe de plusieurs kW d’éclairage attirant du fond sardines, maquereaux, anchois, et autres sévereaux qui restent alors sous le halo de la lampe.
Unfilet spécial de type senne est ensuite largué pour encercler le bateau-lampe. Les sardines frétillantes restent alors prisonnières de la poche ; montées à bord, elles sont rangées dans des caissettes pour favoriser leur commercialisation.
Des mareyeurs, comme la Société Bonnegrace, transportaient les sardines fraîchement pêchées et conditionnées, en camions frigorifiques, de Sanary aux marchés de Paris.
Les difficultés de commercialisation, vers 1980, feront rapidement disparaître l’utilisation du lamparo.
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