Le nom de pointu est d’apparition récente, donné dit-on par les équipages bretons de la Marine Royale stationnés à Toulon à ces curieux petits bateaux de pêche et de service qui animaient la rade... et qui étaient pointus à l’arrière comme à l’avant.
En effet, ces bateaux traditionnels des côtes méditerranéennes portaient traditionnellement des noms divers selon les lieux ; le terme générique utilisé sur les côtes provençales était rafiau , petite embarcation à rames, parfois dotée d’un gréement latin.
image dûe au talent deJean-Marc POLO, avec son aimable autorisation.
La forme arrière pointue correspond à la nécessité d’avoir des bateaux très marins, se comportant bien face à une mer formée, que cette mer vienne de l’avant (le bateau affrontant la mer de face) ou de l’arrière (les vagues rattrapant le bateau par l’arrière). Le mistral, vent violent débouchant de la vallée du Rhône, lève rapidement une mer courte et creuse qui met à rude épreuve les petites embarcations ; la forme arrière pointue permet à ces embarcations de conserver de bonnes qualités marines à toutes les allures, c’est-à-dire quel que soit l’angle avec lequel le vent et la mer abordent le bateau. Inversement, sur les mers océanes, la grande longueur d’onde de la houle, même par vent violent, autorise des formes arrières plates, à tableau, ce qui facilite la construction des coques.
Un pointu passe bien dans la mer, en finesse : on dit qu’il ouvre la mer...puis qu’il la referme.
Panneau de présentation du pointu élaboré par l’A.P.S.